Unité dans la matière

  Tu triples ta course devant moi maintenant je veux jouer aujourd’hui tu pars à vélo tu disparais dans la brume, au loin la mer qui engendre des vagues, personne sur la plage, ça labyrinthise dans ma tête, où sont les épilepsies et les cœurs cabossés ? J‘oubli les grandes torsions du handicap je suis ailleurs, comme il est bon de s‘en détourner de ne plus s’associer à une triste destinée je suis l’histoire que je m’invente je suis la partie indivisible de l’iceberg je suis le sol et le fa le dièse et la suite qui en découle je suis entre les notes lovée dans ce grand silence qui nous unit je suis le feutre des touches et l’inspiration du clavier j’arpente ce qui ne peut se dire, parfois les notes se faufilent entre les mots et les dispersent comme du papier  éventé. Je suis le grand clavier qui n‘oubliera jamais cet instant il descend en moi comme une goutte d’or. Je sais où il va se loger. Je le retrouverai     ...

  Silence  je me pare de toi. je me retire à jamais du mensonge  je fais vœu de clarté  entends tu ce rien qui nous hisse?

  Je me rappelle des premières marches de pierre devant la maison, je descendais les escaliers à l‘aube pour rameuter mon doudou à tous les vents, et vérifier que la rosée ne le quitterai plus jamais et je repartais me coucher pleine de gouttelettes invisibles  sans être sure d’avoir pu  toutes les ramener.                                                        

  Il arrive en cascade, perturbe l‘herbe verte des notes et chahute avec l’esprit des mots. Je peux jouer moi aussi? Je m’use à essayer de te rejoindre autant attraper une sauterelle tu trébuches les sons comme je marche, pas le moindre repli de perfection dans ce grand nid sans partitions. je ne vois pas les oies sauvages en grand V dans le ciel, je les imagine ici dans l’herbe et pourtant qui me tend la main? Est ce toi? Regarde je refais mes premiers pas tu me vois?

                  Faiseur de pierre tu décalquais les horizons sur le ciel                         les armoiries de sel fondaient dans les flammes                                de ce que les autres appelaient l’enfer.              Il était une fois le temps qui se superposait en nappes phréatiques                                         des gens descendaient et remontaient           ...

      Photo: Claire Hugonnet                                   Ça y est je m’appuie sur les trilles de métal,                                     le bal des indicibles formule sa mélopée,                                     tiens toi debout et l’espace s’assiéra.                       On pourrait comprendre d’où vient les mirages à cette teneur là, ...

                                      Le verdict tombe droit en sensible,                         nous échappons au réel comme le fluide des notes qui coulent.                          Regarde le long cortège des ombres défiler devant nous,           il faudrait passer toutes ces images en nous pour les défaire une à une                                  ...

  Sur ta main il se calque des notes au centuple, si ma peau s’y colle, alors tout change. Tu joues des colonnes vertébrales, des yeux grands ouverts, des respirations de  souffle à ventiler la vie. photo:Claire Hugonnet   Tu joues des arbres et les oiseaux en dedans, tu joues les deltaplanes dans lesquels je ne monterai jamais, tu joues les notes de mon père qui marmonnent dans son cœur, tu joues la mécanique des cantiques. Tu joues la treille des roses qui poussent en moi sur ma métallurgie interne.     Tu joues la distance et l’éloignement tu joues ce qui n’est pas  et ne sera jamais.    

  Si tu redevenais vie interne je pourrai venir m’adosser à toi pour composer les  grandes symphonies de la gémellité. Tu te souviens ? Non tu ne te souviens pas.   Allez lâchez les catapultes, il se grise des chants de cailloux à travers le mugissement du vent furieuse éclaboussure de l’air arraché a ses mélodies; il pleut des archanges il ruissèle des diables sur la terre ombragée il saigne le vide                                                tu viens de naitre                                                              ...

  Joyeux anniversaire Philippe, franchement l‘idée de se perdre, allons y faisons monter l’ouragan, à travers toi des nuées d’hirondelles qui se multitude en tourbillon je suis au paradis, ça fracasse les sens, trois petit points de suspension, les oiseaux épongent le ciel, des nuées sensibles se bousculent à l‘horizon, si tu multitudes je ri si tu rumines je prie si tu ogives je ricoche si tu feins d’être l‘horizon je tulmititude j’empoche les airs et tu jettes tout ça en l’air allez courons, Hey! c’est qui qui se fraye une route a travers les 3 points de suspension entre les  notes c‘est toi, c‘est moi, c‘est nous tu te lèves aussi? On danse … quelle joie la vie les mots s’embrouillent en tonnelle, il pleut des roses, et sur le sol  trois petits points de suspension Comment rester essentiel sans en perdre un pétale?     photo: Claire Hugonnet Vivre dans un tourbillon mais vivre tomber dans les flaques ...