
Tu triples ta course devant moi maintenant je veux jouer aujourd’hui tu pars à vélo tu disparais dans la brume, au loin la mer qui engendre des vagues, personne sur la plage, ça labyrinthise dans ma tête, ou sont les épilepsies et les cœurs cabossés ? J‘oubli les grandes torsions du handicap je suis ailleurs, comme il est bon de s‘en détourner de ne plus s’associer à une triste destinée je suis l’histoire que je m’invente je suis la partie indivisible de l’iceberg je suis le sol et le fa le dièse et la suite qui en découle je suis entre les notes lovée dans ce grand silence qui nous unit je suis le feutre des touches et l’inspiration du clavier j’arpente ce qui ne peut se dire, parfois les notes se faufilent entre les mots et les dispersent comme du papier éventé. Je suis le grand clavier qui n‘oubliera jamais cet instant il descend en moi comme une goutte d’or. Je sais où il va se loger. Je le retrouverai photo Nathalie Destoc