Tu triples ta course devant moi maintenant
je veux jouer
aujourd’hui tu pars à vélo
tu disparais dans la brume,
au loin la mer qui engendre des vagues,
personne sur la plage,
ça labyrinthise dans ma tête,
où sont les épilepsies et les cœurs cabossés ?
J‘oubli les grandes torsions du handicap
je suis ailleurs,
comme il est bon de s‘en détourner
de ne plus s’associer à une triste destinée
je suis l’histoire que je m’invente je suis la partie indivisible de l’iceberg
je suis le sol et le fa le dièse et la suite qui en découle
je suis entre les notes lovée dans ce grand silence qui nous unit
je suis le feutre des touches et l’inspiration du clavier
j’arpente ce qui ne peut se dire,
parfois les notes se faufilent entre les mots et les dispersent comme du papier
éventé.
Je suis le grand clavier qui n‘oubliera jamais cet instant
il descend en moi comme une goutte d’or.
Je sais où il va se loger.
Je le retrouverai
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