Tu triples ta course devant moi maintenant

je veux jouer

aujourd’hui tu pars à vélo

tu disparais dans la brume,

au loin la mer qui engendre des vagues,

personne sur la plage,

ça labyrinthise dans ma tête,

où sont les épilepsies et les cœurs cabossés ?

J‘oubli les grandes torsions du handicap

je suis ailleurs,

comme il est bon de s‘en détourner

de ne plus s’associer à une triste destinée

je suis l’histoire que je m’invente je suis la partie indivisible de l’iceberg

je suis le sol et le fa le dièse et la suite qui en découle

je suis entre les notes lovée dans ce grand silence qui nous unit

je suis le feutre des touches et l’inspiration du clavier

j’arpente ce qui ne peut se dire,

parfois les notes se faufilent entre les mots et les dispersent comme du papier 

éventé.

Je suis le grand clavier qui n‘oubliera jamais cet instant

il descend en moi comme une goutte d’or.

Je sais où il va se loger.

Je le retrouverai

 
 
 


photos: Claire Hugonnet
     


                                     

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