Lettre aux danseuses et musiciens du Silence de Nuit pendant la residence de Juillet 25 à

 Felines 
Minervois.

 

 

                                                                                                  Eric Batbedat

                                         

 Je voudrai parler à chacun(e),
vous témoigner la puissance de ce mouvement qui nous
entoure, cet ensemble.
laissons tomber les enjeux, gagnons en vie,
ne pas être sourd à l’appel

Le handicap en nous il est ou pour chacun ?

Dans nos coutures ? Dans nos peurs, nos flemmes, nos petits
abandons de rien du tout.

Je voudrai parler de la mort de ce rien qui nous hisse aussi.

Ce n'est pas rien , c‘est un passage certes,

 c‘est aussi ça l‘allégorie du temps a l'envers, 

la mort comme un reflet a l‘envers sur son fil.
J‘aimerai le voir dans ce passage, vous voir dans cette
rencontre.
On vient rencontrer aussi repousser la mort dans la danse du
cercle.

On honore la femme en devenir et on repousse la mort pour la faire vaciller sur son fil.
C‘est une longue lutte pour moi de tenir,
de me battre pour rester debout.
Je lutte pour y rester.
On en parle aussi quand tout danse a l‘accordéon dans la
dernière danse,
on commence déjà a tricoter quelque chose avec
cela...puisque les souvenirs arrivent aussi après.

Le début de la pièce c‘est comme si on devait se tenir
debout avec nos dignité, et nos handicaps.
Il faut rentrer avec tout ça
Je ne dois pas être la seule porteuse dans le visible,

 il y a aussi nos invisibles qui vont apparaitrent.
A vous de sentir où.

C‘est dur de se sentir séparé de vous parfois, quand je ne
peux pas tout vous dire.

C'est dur l’idée de ne plus vous voir après tout ce beau
remue ménage méninge.

C‘est dans la création que je palpite mes sens avec vous.
Quand on va trop vite sur le plateau et qu’on oublie le lien,
que nos têtes lourdes se battent avec l’espace, la pièce, 

la mémoire, les cageots à soulever, la fatigue à mettre dans nos
tiroirs caisse.

Je voudrai écrire pour chacun/e et pour moi même aussi par
nous tous et que chacun y prenne sa part ou il veut comme il
veut
je parle a toi à chacun, au grand tous.

Ne pleure pas de manquer de silence, ou de ne pas savoir le
décortiquer.

N‘attends pas autre chose que toi même,
contemple comme c‘est beau chaque parcelle,

chaque passage est comme un envol des idées reçues, les nôtres, et
puis celle du public,
mais plus on le fait nous plus ça se voit sur le plateau.
retourner l’habituel et faire monter un autre paradigme,
comme si on découvrait tout avec surprise et
c‘est vers ça que j ‘aimerai encore plus qu’on aille,
bousculer d'accord, mais surtout il me paraît important
qu’après on puisse poser vraiment des actes, encore plus
précis dans notre ligne de conduite de vie.
Et c‘est ça le plus difficile.
Qu’est ce que ça change en nous ?

Je voudrai aller encore plus loin avec vous tous,

parce que ces vacances de travail sont belles,
et je sais toute l’exigence que ça nous demande à tous et toutes,

 je ne peux pas vous en demander plus, c‘est déjà beaucoup
mais s’il y avait un davantage ça serait de poser chacun un
acte qui changerait et ouvrirait notre vision.

Moi je vais écrire une trame plus longue,
pour ne pas être seulement une bribe de moi même par
moments.

Je m’adapte et vous m’adaptez et je vous adapte, 

mais au-delà de cela, 

une transformation se fait.

Qu’est ce que chacun de nous peut poser.
Osons y répondre ensemble et chacun.

Nos rencontres doivent aussi retomber dans nos vies, et
créer encore plus pour chacun .

Si le rythme et la cadence de jouer augmentait,
si on faisait un carton, on devra tous aménager nos vies.
Est ce qu’on est prêts vraiment pour ça ?

C‘est aussi ça ma question.
Est ce qu’on est prêt à changer quelque chose de notre vie
pour ceci ?

C’est avec cette idée qu’on doit rentrer sur le plateau.

On va jouer quelque chose qui va aménager nos propres
vies, est ce qu’on est prêt à ça ?

Si on est tous accordés, avec ceci la réponse pourra être oui
en face.
Allez y !

on ne peut pas s'excuser d’être là,
on vient clamer nos imperfections .