photo Claire hugonnet


le piano se réjoui de toute cette brillance,

de toute cette vaste plaine qu’on s’offre au jour.

Il est rusé il ne nous dit pas tout,

il monte magistral et ensuite il se retire peu à peu,

il a peur de disparaître,

il a peur d'être rangé au grenier des oubliés,

c’est un ange boisé pris dans la commissure des lèvres,

à demi sourire il avoue doucement son envie d'être encore plus souvent

il rêve vaste, et se replie en riant, 

il prends tout son temps dans son écorce

il va s'accrocher à toi et nous suivre encore un peu en partant sur le chemin.

 

Je pleure la beauté pour que rien ne s’évapore en moi

je pleure l’illusion et l’éphémère,

je pleure aux contrées oubliées,

à l’inaccessible souvenir qui perd en flamme mêche.

Je pleure à la beauté qui se retire déjà comme la mer,

comment embraser l’instant pour ne rien en perdre?

Je pleure pour marier le pur au faible,

et les lier dans mes vastes larmes

 pour la vie


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