Photo: Lucie Addé On pourrait partager la vie en 3 quel morceau choisirais tu ? Tu choisis l’invisible, j‘en étais sure, la voilure des songes qui disparaissent derrière les mots tu choisirais de te laisser déporter pour ne pas te tarir, tu choisirais de ne pas vivre plutôt que de te laisser mourir. Tu focaliserais, les coudes appuyés sur la lumière à la contempler. Moi je choisirai les plumes et les notes en acier, pour accorder le ciel et mes branches de métal dans ma colonne du temps. je choisirai de remonter les ailes des mathématiques pour fulgurer l’espace, je choisirai de prendre la route à l’envers pour faire brûler le sable entre les choses. Je choisirai d’attendre que la vie se densifie jusqu’à se dissoudre. Et la part qui reste on en fait quoi ?
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Ce qui sonne en nous c'est qui ? Ils ont raison de ne pas répondre au téléphone on va le faire pour eux. Moi je leur proposerai une réponse grave et étincelante comme un oiseau qui file sur l’eau, toi tu chanterais allô, et voilà l’appel serait lancé le prodige parfois c’est de ne pas répondre, c’est de se jeter à l'eau. Le prodige c’est de revenir à la source des mots, vielle souche langagière où coules tu si vite pour que je ne puisse t'atteindre ? Chers mots vous vous défiez dans ma langue de fourche, je vous chevauche à l'horizontale du clavier, je vous peins en bleu, laissez vous courir sur le dos des choses, vous êtes des arpèges, des songes et des images quelqu’un me répondrait? Non il n‘y a personne au bout du fil, ils ont raccrochés. Dans leur beau sanctuaire mes mots tentent de remonter à la surface des eaux, il s'en perd beaucoup au passage, comment vous faire respirer avec seulement un clavier?
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Je voudrai qu’on écrive pour toi, et toi, tu joues pour toi comme si tu étais seul, avec moi un petit peu quand même... je suis pas là, mais je suis là! enfin seuls! ou la parodie des autres, tans pis! on se range, on s‘arrange, non merci! enfin seuls on tire un trait, là. toi tu tiens un bout, moi l’autre, je garde la ligne pour que rien ne s’effondre, mais en fait je sais tu n’as pas besoin de moi, et nous gardons l’allure vives des gens qui s'aiment. Je t’émarge, tu te barres dans la marge, c’est comme ça qu’on s’écrit à déchausser toutes les lignes pour ranger les bienfaisances et les séances dans le grand bocal à choses sûres. Surtout ne sachons rien, vivons l’impossible, sortons de la feuille blanche pour arranger l’autre part de nous même. Compostons le réel, mais devenir enfin seuls, enfin.... seuls à photo: Marie Frecon plusieurs.
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OR, j’irai courir sur vos vastes plaines, enjamber les prairies et faire basculer tous les naufragés de la vie j'irai pleureur sur vos mères, sur vos disparitions, pour faire émerger l’or de vos pensées, le brut, le parlant, le vibrant. j’irai me déchausser sur le pallier des grands changements pour écouter les grands flux ramener la vie. j'irai vous perdre dans le nord pour pailleter d’or vos vies, j'irai vous rajuster le col pour vous faire rentrer beau et digne dans la grande vasque d’or et déjà c’est dit d’ici à jamais j’irai chanter vos ruisseaux, vos alpages et vos âmes en arpège, j‘irai prendre rendez vous avec vous, sans vous attendre je vous serez
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C’est quoi pour toi Phillipe rouge ? Ah d’accord c'est une fragrance, mais pourquoi tu ne chantes pas ? C’est la lutte interne des poésies acharnées, c’est le velours clair de la peau aimantée, tout cet amour qui s’amoncelle, je comprends la rage et les feutres sous le piano, juste une partie de dames insoumises sans perdant ni gagnant moi je grandirai a travers vos embrasements pour mieux vous saisir en plein vol. j'adore ta fougue. Bach s'en est allé, je propose qu’on le réinvite sans qu’il ne s'en doute. Ne parle pas trop fort maman tu vas le faire revenir à force de le prononcer il avance à tâtons, trébuche sous le bois, ne parlez pas de lui ça va nous faire reculer. On se place juste à l ‘endroit ou il ne nous attend pas, je me cache dans le virage, il me voit ! Je peux négocier encore un peu mais restez derrière ! Ne nous montrons pas trop, il est furtif comme un oiseau. Je me glisse sur son dos, dort dans son plumage